Immeuble de bureaux "Bouygues Telecom" - Tours (37) 2002
Sur la rive gauche du Cher, à l’ouest du lac de la Bergeronnerie, le quartier des Deux-Lions à Tours se développe sur des terrains jadis inondables dont le remblaiement a donné lieu à des travaux titanesques sous Jean Royer. Portée par la nouvelle municipalité dès 1995, la réorientation du programme vers la création d’un quartier mixte, en lieu et place du Technopole initialement prévu, a porté l’ambition de proposer un nouvel art de vivre. Les architectes ont joué un rôle significatif dans sa définition, tant urbaine qu’architecturale. Implanté à l’intersection de deux des voies principales du quartier, et longé par le tramway depuis septembre 2013, l’immeuble Bouygues Télécom jouit d’une position stratégique en termes d’image et de représentation et la surface bâtie en fait une des réalisations majeures du secteur aujourd’hui en cours d’achèvement. La qualité du traitement architectural mis en œuvre a indéniablement renforcé les atouts de ce bâtiment. L’édifice affecte une forme générale en équerre dont les deux ailes d’importances inégales sont assemblées par un volume cylindrique en rotule. L’aile principale à l’alignement sur l’allée Ferdinand de Lesseps est composée de trois plots, eux-mêmes en « L », qui déterminent sur la rue un rythme de redents et de patios. Les allèges en béton préfabriqué blanc des fenêtres filantes sont continues. Les patios sont donc partiellement fermés et la forte présence de la façade urbaine n’exclut pas une part de mystère qui émane de ces retraits ombrés et végétalisés. Élevé au nu du fond des patios, le sixième niveau technique est habillé de ventelles métalliques et chapeauté d’une fine toiture débordante qui se soulève et s’incurve à l’angle. La façade sur l’avenue de Portalis reprend, mais sans redents, le traitement en bandeaux filants dans un avant-corps de quatre niveaux qui se détache sur un mur-rideau. Celui-ci s’aligne tangentiellement à la rotule cylindrique dont il adopte la modénature.