85 logements sociaux "les Bastions" - Tours (37) 2010
Cet important ensemble d’habitation vise à constituer, en synergie avec un bâtiment ancien construit en 1894 et conservé sur cette ancienne propriété du Ministère de la Défense, une véritable pièce urbaine qui enrichisse le tissu existant en exprimant le renouveau de ce quartier central de Tours. Le projet s’installe en alignement des voies, dans une forme en équerre dont la branche ouest s’aligne sur la rue de Chanzy et la branche Sud sur la rue Adrien Deslondains. Afin de favoriser la porosité de l’îlot, il ménage des passage, au nord entre le bâtiment ancien et la nouvelle construction, au sud au droit de l’impasse Adrien Deslondains. Enfin, un « chemin des bastions » se glisse le long de la limite est du terrain en associant encore un peu plus l’histoire du quartier et de la ville au projet, pour peaufiner ainsi une intégration très contextuelle. La résidence propose deux corps de bâtiment autonomes, implantés à distance de celui existant, et reliés par des terrasses formant un porche au sud. Le plus important, à l’ouest, abrite 56 logements et le second au sud/est 29. Côté rue, les façades sont longées par des jardins et des terrasses privatifs. Ici les logements en surplomb du trottoir et de la chaussée, offrent un sentiment d’intimité renforcé aux résidents en gérant en douceur la transition entre le « chez soi » et la rue. Côté cœur d’îlot, le même dispositif est mis en place pour délimiter les jardins privatifs du vaste espace intérieur commun paysagé. L'architecture résolument contemporaine, exprime la volonté d'un dialogue fort avec la ville. Les traitements des angles et des failles verticales entre les différents bâtiments, tout en contraste avec les rythmes horizontaux qui dominent l’écriture des façades, soulignent la position privilégiée de l’édifice aux croisements des différentes voies. Le traitement hiérarchisé des façades sur rue (socle, corps principal, attique), renforce cette idée tout en réduisant l’impact de ce bâtiment important et dense pour le ramener à une échelle plus humaine, plus appropriable par ses habitants. Ainsi, le rythme des cadres qui contiennent les balcons, le traitement des claustras pare-soleils, des garde-corps vitrés et sérigraphiés, des séparatifs des balcons, allègent et font vivre la composition, en installant une échelle plus domestique et en offrant une certaine "vibration poétique" au projet. L’habillage en bois bakélisé des deux derniers étages couronnés d’une toiture terrasse alliant béton lasuré et pergola en aluminium ton bois, confèrent à ces niveaux un aspect de « villas jardin suspendues », et gère d’une manière douce le rapport du toit avec le ciel et son environnement. Ce plan ajouré se retourne verticalement sur les façades intérieures, dans un mouvement protecteur et fédérateur des masses bâties et des espaces libérés en cœur d’îlot. Ici l’écriture des façades observe une certaine retenue. La simple répartition aléatoire des ouvertures, des balcons ponctués de pare vues sérigraphiés, confèrent une douceur et une simplicité aux élévations. Celles-ci, associées au jardin central servent ainsi idéalement de toile de fond pour mettre en valeur le bâtiment existant récemment réhabilité. Le sentiment d'une intériorité calme et protectrice s’installe, en contre point subtil de l’image que donne le bâtiment, plus en représentation côté rue.
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