Construction de l'Hôpital local - Beaumont-sur-Sarthe (72) 2016
Le projet s’installe en douceur dans un terrain rural où les références bâties les plus proches sont essentiellement pavillonnaires. Il s’étend « à fleur de paysage » sur un axe perpendiculaire à la voie de desserte, dans un système géométrisé par les limites parcellaires et les haies bocagères importantes qui les soulignent. Le parti adopté sectorise clairement les différentes zones fonctionnelles afin d’identifier chacune d’elles, et d’atténuer les nuisances potentielles de certaines. Ainsi, il dispose le parvis d’entrée protégé sur l’axe majeur de pénétration du site, en convergence naturelle du stationnement implanté au nord, vers le secteur d’accueil et de vie qui signale l’établissement depuis la voie. Les unités se déploient plus à l’ouest, au cœur de la parcelle, de part et d’autre de l’axe dans une partition claire et un principe de coupe qui permet à la logistique de se dissimuler au sud sous le bâtiment. A chaque niveau, les unités fractionnées en petites « maisonnées », font bénéficier les chambres des meilleures expositions. Les circulations se bouclent pour faciliter le déplacement du personnel et éviter tout effet de cul de sac. A l’extérieur les façades déclinent le crédo d’une modernité, (ordre et orthogonalité), faite pour rassurer et pour fonctionner, mais en assumant une certaine contextualité. Les toitures en zinc confirment le fractionnement de la volumétrie pour dialoguer en douceur avec l’échelle de l'habitat environnant, tandis que côté entrée, (auvent transpercé par des puits de lumière, double peau de poteaux devant les salles de réunions, boîte « en tiroir » de la consultation), l’établissement affirme simplement son statut d’édifice public. Les élévations alternent, des parties pleines et colorées, calepinées sur un mode aléatoire. Les fenêtres y sont soulignées par des pare soleil en drapeau ou en persiennes perforées sur un mode floral auxquelles fait écho la sérigraphie partielle des vitrages. De l’extérieur la dominante de teintes chaudes s’harmonise avec le vert du paysage pour susciter l’ambiance chaleureuse recherchée. L’implantation de haies bocagères complète celles existantes en protégeant les façades. Côté ville, elles assurent l’ombrage nécessaire au stationnement, balisent les cheminements, guident les visiteurs et les résidents en structurant l’espace. Les patios à thèmes sont traités en espaces intimes contrôlés, à la fois stimulants et sécurisants. Aux abords extérieurs, les limites sont plus lâches, le végétal, (prairie avec arbres aléatoires, en cépée ou en rideau), y prend sa place d’une façon « relique » en mimant ainsi le retrait progressif dans le temps de la zone naturelle vers le sud. Ici, l’espace s’ouvre plus largement, les parcours de promenade sont multiples, aléatoires et rythmés par de petites séquences (placettes, jardinets, parterres fleuris), propices aux rencontres et à la convivialité.