Construction du Pôle de Gériatrie CH Blois - Blois (41) 2009
Avec ce projet, le Centre hospitalier de Blois a souhaité mettre en œuvre sur le même site de l’hôpital, un grand pôle gérontologie et de rééducation se composant de deux unités, EHPAD, et MPR, SSR, CSG, autour d’un plateau technique de rééducation. Le projet s’inscrit dans un site présentant de fortes contraintes, mais avec une position stratégique proche de l’entrée générale de l’hôpital, qui fait de lui un élément majeur de la structure urbaine du quartier, tourné vers la ville et en harmonie avec le mail Pierre Charlot qu’il longe. Le projet s’installe sur la trame géométrique orthogonale qui domine le site, en deux corps de bâtiment reliés par un hall commun qui met en relation logique les deux programmes en exprimant la dualité du projet médical. Il offre à chaque entité une forme géométrique simple et compacte qui installe des correspondances de trame ou d’alignement avec les bâtiments existants. Les volumes de faible hauteur, (R+3 maximum), sont de forme « centralisées et monoblocs », pour faciliter le fonctionnement, la gestion efficace et rapide des flux et des fluides. Ils sont ensuite aérés par des patios, découpés, fractionnés, pour tendre vers un système plus pavillonnaire, décomposé en petites sous unités. Tandis que le sous sol Installé sur l’axe majeur qui irrigue le bâtiment par le bas, est bien connecté à la cour de service au nord, et relié au bâtiment central par la galerie de liaison existante, chaque plan de niveau reprend le même principe de distribution en boucle, particulièrement efficace et rationnel pour la distribution des locaux, leur éclairement ou encore pour les déplacements des personnels. Cette approche induit un maximum de proximité géographique entre les différents services et fonctions, aussi bien dans le plan horizontal que dans la dimension verticale. L’apport de lumière s’effectue par des fenêtres toute hauteur sur la périphérie, pour la majorité des chambres, et par des patios intérieurs pour les postes de soins et les différents locaux communs, installés systématiquement au cœur des dispositifs, et/ou en articulation des différentes unités ou sous unités de soins ou d’hébergement. D’un point de vue architectural, le bâtiment se perçoit sur sa périphérie de façons différentes et hiérarchisées. Très étirées, les élévations est et ouest révèlent en totalité la dualité de la composition générale articulée au centre par le hall traversant. Plus courtes les façades nord et sud, traduisent chacune l’image d’une des deux entités : secteur de rééducation au nord, EHPAD au sud tournée vers le mail. Ici trois niveaux de lecture sont offerts: une strate basse et horizontale en béton matricé, mime le long du rez de chaussée une bambouseraie pour s’inscrire en douceur dans la dominante végétale du lieu. Au dessus, une silhouette étagée s’installe dans l’esprit d’un l’habitat traditionnel. Côté rééducation, le bâtiment s’élève à R+3 pour affirmer sa présence face à la tour. Il revêt ici une image plus monumentale, plus forte, avec un socle paré de claustras qui protègent des vues les façades du plateau technique, un premier étage qui dégage un angle en creux au nord/est et un troisième étage partiel dont l’extension future est suggérée par le couronnement d’un bandeau filant qui complète la volumétrie. L’ensemble des façades est traité sur un mode graphique à dominante horizontale, renforcée par des modénatures de reliefs affirmés comme le socle en béton sérigraphié. Les parties vitrées alternent avec les panneaux de bois bakélisé ou des voiles de béton lasurés créant des façades épaisses, ou contrastent ombre et lumière. Un ensemble d’éléments se greffent ensuite sur cette composition pour l’enrichir et faciliter la mémorisation du lieu, (poutraisons et bandeaux qui soulignent une partition entre les pleins et les vides, cadres béton débordants qui expriment la stratification horizontale et protègent les baies exposées au sud, garde corps en tableau qui suggèrent une image domestique adaptée à l’hébergement, calepinage des façades qui allège les masses). Cette écriture, avec son registre plus résidentiel tente de s’éloigner ainsi du vocabulaire traditionnel de l’hôpital, en installant une hiérarchie visuelle qui jette les bases de l’intégration dans le quartier. L’idée est de faire comprendre ici le rapport essentiel à la ville, autant que celui avec le reste de l’hôpital.