Maison de Retraite "Les Hespérides" - Neufchatel-en-Saosnois (72) 2013

Cette restructuration/extension répond à des besoins évidents de remises aux normes en termes de sécurité, de confort des soins ou encore d’accessibilité d'un bâtiment existant en permettant d'en améliorer à la fois l’accueil, la convivialité, le bien être de ceux qui y vivent et les conditions de travail du personnel. Compte tenu des différentes extensions successives, la première intention a tout naturellement visé à redonner du sens, de la cohérence, de l’homogénéité à l’établissement, en améliorerant fortement sa lisibilité. Le projet se réorganise sur une trame générale orthogonale issue du bâti existant longeantla rue Marcel Graffinqui domine le site. Il intègre au cœur, les différents corps de bâtiments « en biais » de l’existant conservé, en les recomposant avantageusement autour d’un large patio paysagé. A la périphérie l’image du bâti se cale et se stabilise ainsi géométriquement dans le paysage en retrouvant une certaine compacité volumétrique et formelle. Ce travail sur l’espace bâti associe également le végétal avec l’aménagement du patio qui renforce et valorise la centralité recherchée pour l’établissement. Aménagé à la façon d’un petit cloître, il est bordé à l’est par une galerie extérieure qui isole les chambres de la cour de service, tout en permettant une liaison logistique avec la restauration. Traités simplement, les différents volumes sont recomposés de façon dynamique et équilibrée. Les élévations sont marquées par une alternance entre pleins et vides, (panneaux menuisés, bandes vitrées, voile pleins), dont le rythme varie selon les unités. Côté entrée le traitement de façade des chambres neuves a été reconduit pour habiller l’existant "étendu en tiroir" et restructuré en permettant ainsi de revaloriser la façade principale. La dominante est horizontale pour respecter l’échelle des personnes. Celle-ci est animée par des ruptures verticales qui marquent des lieux forts, (entrée, salles de vie), visent à ancrer le bâtiment au sol, (retournement de voiles…), ou installent des temps de respiration entre les différents volumes réarticulés, (failles vitrées, galerie de liaison…). Les matériaux utilisés associent certains modernes comme le verre, l’aluminium, le bois bakélisé, à d’autres plus traditionnels comme le béton, l’enduit lissé, ou encore l’ardoise des toitures existantes. L’architecture veut ainsi jouer du contraste entre matière et lumière, entre transparence et opacité. Elle suggère aussi symboliquement la possibilité d’une coexistence paisible et enrichissante entre deux époques très différentes.