Nouveau quartier "100.000 chemises" - Châteauroux (36) 2022
Ce projet de création d’un nouveau quartier, s’inscrit dans une démarche globale de réhabilitation d’un site à caractère industriel et historique. Ainsi, dès la rue il marque son souci de se développer en s'appuyant sur certaines de ses caractéristiques, encore présentes comme les élévations à conserver, ou disparues comme les sheds industriels dont les nouvelles constructions, élevées sur cette emprise, reprennent le profil dans l'enchaînement de leur toitures. Il se développe plus librement ensuite le long des voies intérieures projetées, en y regroupant des logements en maisonnées allongées. Celles-ci se suivent, dans des séquences fractionnées par des vides, des échappées visuelles valorisées par les aménagements paysagers et centrés autour de la maison d'habitation existante, qui profite ici d’une lisibilité maximale. Expression contemporaine d’un programme d’échelle « domestique », le projet propose une architecture qui s’intègre sans rupture dans la ville en développant à la fois urbanité et paysage. Empreint d’une identité et d’une générosité forte, il fait preuve d’ouverture, d'une modernité respectueuse de l'histoire. Fonctionnel et adapté à tous, il est aussi rationnel, soucieux des performances techniques et économiques nécessaires et d’une démarche de développement durable. Ainsi les matériaux naturels, (enduit lissé, brique de terre cuite, ardoise, zinc), dont la simplicité d'entretien est un gage de pérennité, habillent le projet en confortant sa vocation écologique. L'ensemble résultant est dynamique, avec des séquences bâties rythmées par le jeu des volumétries « en tiroir », des décalages de toiture quand elles s'alignent, ou encore par celui des pignons successifs qui s'enchainent en clin d'œil aux lignes brisées des anciens sheds. Le projet sobre, avec un travail sur les textures et les teintes sur lesquelles se superposent des détails qui parachèvent une composition qui se veut aussi chaleureuse. Ce sont les parements de briques et le travail sur le métal, qui font écho, avec les façades conservées rue de Strasbourg, au passé industriel du site. Déclinés sur l'ensemble des constructions définies par des volumétries, des proportions et un vocabulaire commun « simple et robuste », ils lissent la lecture d’ensemble en affirmant l’appartenance à un tout unitaire et cohérent. Modestie et présence, le plaisir ici est de poursuivre la cité, d’ordonner ce qui ne l’est plus ou pas encore, sans se soumettre à une logique de densification tout azimut, mais en proposant à petits pas une réécriture contemporaine fine du tissu urbain, respectueuse du passé, avec un réel souci de mixité et d’échelle.