Hébergements du campus du CFA - Joué-Lès-Tours (37) 2023

Architecturalement, ce projet d’hébergement d’apprentis associe construction neuve et restructuration, dans une harmonie mutuelle, mais aussi une cohérence lisible avec les dernières interventions récentes, dans lesquelles il puise les fondamentaux de sa composition. Il évolue ensuite sur le plan des teintes ou du vocabulaire pour à la fois répondre au côté singulier de ces bâtiments qui émergent en hauteur et en signal du reste du CFA, mais aussi pour accompagner ce qui constitue son « âme » fédératrice à savoir, le Campus dans sa dimension végétale qui le caractérise. Ainsi, les façades se déclinent verticalement sur un mode classique avec un socle qui les ancre au sol, en s’inscrivant dans la continuité des autres constructions proches, pour affirmer l’appartenance à un tout cohérent et fédérateur plus étendu. Au-dessus elles marquent un effet d’entre sol qui les raye horizontalement en détachant les étages supérieurs qui se révèlent, en flottant, sur la nappe générale bâtie de l’établissement, comme des curseurs sur une platine de montage. Ce dispositif qui les rend d’emblée remarquables et repérables de l’extérieur, se double d’un traitement différencié selon leurs expositions qui se répète d’un bâtiment d’hébergement à l’autre. A l’ouest et au sud, les volumes affichent au-dessus du socle minéral et de la bande de métal et verre, une peau enduite, qui s’épaissit, s’anime de pare soleil, en drapeaux ou en cadres débordants qui associent les baies existantes et neuves. Disposés de façon aléatoire et décalée, ils fragmentent l’élévation, la rendent plus douce et vivante. A l’est, les façades sont plus lisses, parées de panneaux de métal, qui alternent avec les vitrages des chambres dans des variations de positions et de teintes. Ce dispositif simple et élégant, serti dans un cadre périphérique, imprime une vibration à cette enveloppe protectrice et colorée qui tire sa force du contexte paysager en place en valorisant les qualités qui s’en dégagent. Ainsi, tandis que ces panneaux se déclinent dans les étages, du brun utilisé dans l’existant pour habiller les tableaux de baies, vers des teintes vertes en camaïeu, dans un effet de pixellisation dynamique, les cadres des façades opposées s’affichent dans une teinte verte cuivrée. Ensemble, ils font ainsi écho aux branches et aux feuillages agité des arbres du Campus qui émergent des vides du bâti, ou encore au boisement du parc en lisière du boulevard, qui souligne la dimension artistique qui habite déjà l’établissement avec les sculptures en place. Le traitement végétal au sol entre neuf et existant, parachève l’esthétique soignée du projet en apportant une contribution écologique heureuse et supplémentaire à un site qui en a fait une marque de fabrique.