UFR de musique et musicologie - Tours (37) 2002

Les locaux qu’occupait le Département de Musique et Musicologie sur le site Francis Poulenc à Tours étaient insuffisants et nécessitaient une restructuration importante. La décision la plus satisfaisante était d’y construire un nouveau bâtiment. Pour bien intégrer celui-ci et exprimer sa singularité, il fallait surmonter les contraintes liées à l’importance du bâti au regard de l’exiguïté du terrain et de la présence de très beaux arbres à conserver. Le périmètre dédié à l’opération est idéalement placé entre le parc Mirabeau à l’est et la grande cour plantée qui constitue le cœur du site. Fort de ces atouts, le nouvel équipement marque l’entrée principale d’une vaste entité - qui inclut le parc - qu’il contribue à mettre en valeur. La construction s’installe en limite afin d’occuper la quasi-totalité du terrain disponible. « Occuper l’espace pour mieux le libérer ». Ainsi, le programme se loge aisément dans un gabarit qui respecte les constructions existantes (R + 2), et une volumétrie simple et aérée qui évite tout effet de masse. Venant s’adosser au mur historique en biais qui marque la limite du parc, un socle trapézoïdal débordant s’enfle du côté de l’entrée du volume cylindrique qui signale l’amphithéâtre, élément majeur du programme. Aux niveaux supérieurs, deux corps de bâtiments d’épaisseurs égales s’articulent en équerre, dégageant dans l’angle une terrasse accessible, animée par la saillie couverte en cuivre de l’amphithéâtre qui cadre des vues sur le parc et la cour d’entrée. Bordé de petits préaux, ce belvédère propose des lieux de convivialité propices aux rencontres. Le hall traversant est baigné de lumière et accueillant. De forme carrée, il distribue, sans circulation secondaire, l’ensemble des locaux du rez-de-chaussée, avec des jeux de couleurs particuliers qui se prolonge dans les locaux de l’étage. Le vocabulaire architectural est contemporain. Au nord, la grande richesse volumétrique de la façade de représentation exprime les différentes fonctions. En clin d’œil, une baie en forme de piano à queue éclaire une des salles de répétition du second étage. La façade ouest plus plane offre à la grande cour un fond de perspective vitré un peu théâtral. Les horizontales ont été privilégiées pour mieux exprimer la légèreté et faciliter l’intégration dans un site dominé par des arbres de grandes tailles. Toutefois, une grande faille verticale dans les façades nord et sud souligne la monumentalité de la façade ouest. Les matériaux utilisés : béton lasuré, cuivre, et verre dans des menuiseries gris anthracite, traduisent bien des idées majeures qui caractérisent le projet. Le béton exprime la pérennité, déjà matérialisée fortement par la conservation et la mise en valeur du mur ancien sur lequel se greffe  le projet.