Collège Robert Lasneau - Vendôme (41) 2005
Pratiquement rectangulaire et en forte pente vers le nord-est, le site du collège Robert Lasneau d'une capacité de 550 élèves, est enclavé dans un nouveau quartier résidentiel. Le parti architectural adopté a été dicté par une volonté d’intégration discrète dans cet environnement. Sa subtile adaptation à la morphologie du terrain ne sacrifie en rien l’efficacité et la lisibilité. L’organisation fonctionnelle reste dans une trame orthogonale sur un schéma en équerre. La branche la plus courte, seul volume en R+1, accueille le foyer des élèves et les locaux des enseignants au rez-de-chaussée. L’étage dédié à l’administration est une barrette capotée de cuivre verdi posée en porte-à-faux sur le premier niveau en brique rouge. Associés au cube en mur-rideau noir des circulations verticales, ces volumes affirment l’identité de l’établissement en proposant une façade urbaine sur la place. Parallèle aux courbes de niveaux, la deuxième branche de l’équerre est plus longue, plus épaisse et complexe. Elle s’organise autour de l’axe majeur de l’établissement qui distribue tous les espaces communs et se prolonge au nord-ouest par les salles de technologie. Les salles de cours s’y greffent au sud-ouest, distribuées dans trois barres en peigne qui permettent d’éloigner les salles où la plus grande tranquillité est requise, tandis qu’au nord-est, s’alignent le CDI, la salle d’arts plastiques, la salle de musique et, en bout de parcours, le restaurant. Leur ouverture sur la cour est filtrée par de petits patios plantés et la galerie extérieure qui les longe. Une découpe dans la toiture surélevée du hall et du préau reproduit le contour curviligne d’un volume habillé de brique placé entre le dedans et le dehors et qui abrite discrètement deux batteries de sanitaires. Distribuant de plain-pied l’ensemble de ses locaux, à l’exception de l’administration, le collège enfonce quatre « griffes » dans la pente à l’ouest et se pose en léger remblai à l’est. Le parvis triangulaire se déploie au nord de la même plateforme qui se termine en belvédère, relié par d’amples emmarchements à une place publique. En léger contrebas, la cour se cale dans le creux de l’équerre, au cœur du dispositif général. Son aménagement, marqué par un jeu de gradins, se combine d’une part avec le préau, la galerie et les patios qu’elle longe et d’autre part avec les rampes inscrites dans des bandes paysagées qui divisent l’espace récréatif en deux séquences et conduisent aux plateformes du terrain de sports et du gymnase à l’est. Sans perturber la sérénité d’une architecture bien intégrée au site par un jeu d’horizontales légères, le fractionnement des volumes confère à ce collège une échelle appropriable par les enfants. Et les matériaux - bois bakélisé, cuivre verdi et plaquette de terre cuite et béton lasuré, spécialement celui grand mur estampé par le plasticien Dominique Spiessert, ont une forte présence tactile.