Bureaux îlot tonalité - les 2 lions - Tours (37)

En premier lieu, le support d’un paysage repose sur la subtile combinaison géologique entre des bouleversements de type cataclysmiques qui mettent en œuvre des forces telluriques brèves, mais gigantesques, et des modifications graduelles et imperceptibles, agissant dans le long terme, que sont les phénomènes d’érosion. Secondairement, dans les niches disponibles, s’ancre le végétal qui à son tour oriente l’évolution de l’inerte, lui conférant ainsi une dimension  « habitable » car rassurante et agréable, sans jamais trahir son histoire.

Ainsi, cette saga racontée par la rencontre entre le minéral qui s’érode et le végétal qui colonise, peut-il constituer la trame du projet architectural et urbain fondé sur l’aller et retour permanent entre le construit et le planté. Dans notre projet, en appui sur des fondations que l’on suggère solides et profondes, le bâtiment émerge, comme soulevé le long de son rift initial, il ouvre ses flancs de jardinières suspendues et ombrées, comme autant de strates progressivement libérées. Celles-ci accueillent les végétaux fins, graminoïdes courts et ondulants des verdoyantes collines aux courbes de niveaux affirmées par le travail des hommes. A la base de l’édifice, le socle porteur garde, gravé dans toute sa dureté, la profonde cicatrice de la faille initiale qui l’a vu naître. Le long de ce ruban, la mouvance et à la minéralité fortement marquées, constituent un cheminement au déroulement contrarié par la déchirure tellurique. Les agrafes qui affirment l’ancrage définitif du bâtiment sur sa base, sont parfaitement mises en évidence par leur détachement sur un tapis végétal ras, dense et xérophyte tels les succulentes des toits terrasses. Plus loin, dans le fond du rift comblé et formidablement enrichi par les sédiments qui estompent, sans la renier, la faille initiale, s’installent et se développent les massifs arbustifs et arborescents, frangés de plantes ondulantes. De cette masse végétale plantée de frênes, de cornouillers, d’acers et de saules, se détachent les hautes frondaisons souples et luxuriantes du planté, qui répondent à la masse austère et imposante du construit.