Centre culturel - La Chaussée-Saint-Victor (41)

L’enjeu est de réunir en un seul lieu auditorium et salle des fêtes afin de constituer un véritable pôle de cristallisation festif et convivial de la vie urbaine. Le travail a consisté à proposer une singularité propre au projet pour produire une belle pièce urbaine, qui articule tissu pavillonnaire et architecture d’accord à priori difficile. L’approche est donc sensible, respectueuse du lieu et du paysage, elle fait acte de modernité sans brutalité vis-à-vis du contexte, pour permettre de  conférer aux deux  modules réunis, une accessibilité aisée, une fonctionnalité forte, et un véritable statut urbain.

Le projet forme un monolithe aux lignes adoucies par une peau perforée et l’évidement d’un socle vitré qui allège la composition en préservant des vues et des perspectives sur le paysage et la ville. Le volume émerge, presque aveugle, orthogonal et infléchi en biais coté rue. Sa lourdeur relative semble disparaître du fait de l’effet de décollement du sol et de son découpage volumétrique en toiture qui tente d’apprivoiser sa masse. L’utilisation du métal en élévation, dont la texture est magnifiée par la lumière, participe de cette volonté. Les façades exhibent un épiderme nacré de métal qui s’irise au gré des évolutions colorées du jour et de la nuit, se fond ou se détache de l’environnement. Cette peau caméléon reflète la ville et le paysage, le temps qui passe.  A l’intérieur, elle constelle le hall qu’elle éclaire de tâches de lumière et d’ombres en évolution constante, en proposant ainsi un dispositif idéal tant pour le confort visuel, la protection solaire que pour son effet graphique. A la surface les percements aléatoires à la forme de feuillage prolongent l’effet visuel recherché, de percussion de la masse boisée avec l’édifice. Celui-ci se poursuit jusqu’à l’auditorium dont la peau s’habille également de végétal sérigraphié, en affirmant ainsi qu’il est bien le lien, l’articulation essentielle du projet.  Une fête brille à travers les peaux translucides qui deviennent ainsi de véritables « rideaux urbains animés».