Collège Stéphane Piobetta - Aubigny (85)
Le collège s’encastre dans le haut de la pente du terrain en forte déclivité vers l’Ouest pour le rendre plus lisible des voies d’accès et du giratoire. A la fois proche d’espaces bâtis aérés bas et cloisonnés et d’espaces agricoles ouverts, il fait référence à ces deux composantes pour s’intégrer harmonieusement au paysage. La volumétrie de faible hauteur est composée de trois corps de bâtiments articulés en « U » autour de la cour bien exposée et protégée des vents dominants. En mimant ainsi l’image d’un bâti traditionnel (maison de type rural, refermée sur une cour ou un clos), ce dispositif affiche une intériorité protectrice renforcée par les couvertures partielle qui s’inclinent vers l’intérieur, vers l’intime, en laissant les façades prendre de la hauteur sur l’extérieur, comme pour confirmer avec le choix du zinc le futur statut d’édifice public de l’établissement. Installé avec le recul nécessaire par rapport aux fonds de parcelles au Sud, le projet préserve une large bande de terrain au Nord pour aménager les différentes voies d’accès et de desserte, le stationnement et le parvis qui sont intégrés dans l’enceinte du collège. Cet ensemble s’installe en bandes parallèles à la rue des Clouzeaux pour le parking du personnel et des visiteurs, et à la façade d’entrée du collège pour les voies, la dépose minute et le stationnement des bus.
Le parvis crée d’emblée une relation paisible de l’équipement avec l’entrée généreuse établie au centre du bâti. Celle-ci concentre dans son porche les différents dispositifs d’accès (entrée directe dans le hall ou dans la cour pour permettre le rassemblement des élèves avant les cours). Installé dans la continuité, le hall est la desserte intérieure majeure du collège. Il est l’axe qui innerve tout le bâtiment et en rend lisible la structure. Espace de dilatation, fluide et transparent, il s’inscrit à l’interface du périmètre scolaire bâti et de la cour qui se développe en deux plateformes successives. Ame du projet, celle-ci fédère les différents corps de bâtiment et s’enrichit de coursives protégées, préau et gradins à sa périphérie. L’organisation interne en « U » est simple et claire. Elle permet une identification aisée des différentes fonctions du collège. Les articulations du plan génèrent naturellement les passages, les jonctions, l’installation des circulations verticales nécessaires à la mise en relation des différents espaces entre eux. L’enroulement sur la cour permet des connexions fortes, visuelles et physiques, qui diminuent les parcours tout en les valorisant.
L’établissement offre à partir du parvis son image la plus urbaine d’édifice public. Elle affirme les alignements dans un jeu de stratification verticale, avec un effet de décollement de l’étage. Celui ci semble glisser comme un curseur sur un socle béton encastré dans la pente à l’Est, et qui s’étire vers la cour de service, rythmé par les baies verticales de la restauration et le calepinage de joints creux qui guide les élèves vers l’entrée. Les matériaux proposés font à la fois références directement à la tradition comme le zinc qui en habillant les toitures, participe à donner à l’établissement son statut de bâtiment public et de repère structurant dans le quartier, ou à une image plus moderne mais dans la même cohérence avec le béton lasuré, le bois bakélisé, ou encore les terrasses végétalisées qui couvrent le bâtiment.