Collège Val de Loire - Saint-Denis-en-val (45) 2005
Installé à proximité de la Loire, le site du projet se trouve en frange d’un espace naturel de Saint Denis en Val, qui a été progressivement « grappillé » par l’agriculture, puis par l’urbanisation aujourd’hui essentiellement pavillonnaire. Dans cet espace, le collège s’installe en partie haute du terrain pour réduire les risques d’inondations et le rendre plus lisible de la voie d’accès au nord. A la fois proche d’espaces bâtis aérés bas et cloisonnés et d’espaces agricoles ouverts, la réalisation finalisée début 2011 par l'extension de la restauration, fait référence à ces deux composantes pour s’intégrer au paysage. La volumétrie morcelée et de faible hauteur (R+1), est composée de corps de bâtiments articulés en « U » autour de la cour protégée des vents dominants. En mimant ainsi l’image du bâti traditionnel (maison de type rural, refermée sur une cour), ce dispositif affiche une intériorité protectrice renforcée par les toitures qui s’inclinent doucement vers l’intérieur. Elles laissent les façades prendre de la hauteur sur l’extérieur, comme pour confirmer avec le choix du zinc, le statut d’édifice public de l’établissement. Plus au sud, trois corps de bâtiment en peigne complètent le dispositif en s’installant dans le sens de la pente. Cette conception générale, permet une identification aisée des différentes fonctions du collège. Les articulations du plan se font en creux et génèrent naturellement les passages, les jonctions, l’installation des circulations verticales nécessaires à la mise en relation des différents espaces entre eux. L’effet d’enroulement sur la cour permet des connexions fortes, visuelles et physiques, des espaces qui diminuent les parcours tout en les valorisant. L’établissement offre à partir du mail, du parvis, puis du cheminement qui le longe vers le Sud de la parcelle son image la plus urbaine. Ici sur l’endroit de l’équerre bâtie qui structure le projet, l’architecture révèle sans ostentation une image d’édifice public. Elle affirme les alignements dans un jeu de stratification verticale qui combine un effet de décollement du sol avec un étage débordant. Celui ci se creuse en divers percements qui jouent des formes et des épaisseurs, pour mieux animer et tenir la longueur de la façade sans monotonie. Ce dispositif se complète d’un bandeau saillant suspendu au voile de l’étage qui tient lieu de modénature et de protection solaire. Etiré sur 60 mètres et retourné sur la façade d’entrée, il s’amplifie sur celle ci avec l’évidemment du porche qui complète un travail sur l’ombre et la lumière et la couleur, qui installe un jeu subtil entre le montré et le caché, entre le vu et le deviné. Enroulé sur lui-même, le collège brode sur l’envers du décor une façade plus découpée, plus douce, plus intime et plus soucieuse d’exprimer son fonctionnement interne (préau, coursives d’accès au sport, accès à la restauration, accès extérieurs à l’étage, gradins qui bordent la cour, toitures qui convergent vers le centre et diminuent visuellement la hauteur de façade). Le travail sur les détails est très présent pour mieux valoriser l’univers de l’élève. Chaque retour de façade qui crée une brèche verticale ou un porte-à-faux, chaque décrochement de maçonnerie qui agrandit une fenêtre ou encore un bandeau de toiture créant un brise soleil, est prétexte à animer l’image d’un bâtiment convivial et facilement appropriable par les élèves. Les matériaux proposés font à la fois références directement à la tradition (placage pierre), ou à une image plus moderne mais dans la même cohérence (béton lasuré). D’autres comme le zinc, en habillant les toitures, participent, sans ostentation à bien ancrer le collège dans son environnement naturel et à lui donner son statut de bâtiment public et de repère structurant du nouveau quartier.