Collège Michelet - Tours (37) 2005
Construit sur un modèle d’une autre époque, le Collège « Michelet » occupait l’ouest d’un îlot rectangulaire situé au centre de Tours, qu’il partageait avec une école primaire. La vétusté due à son âge et le besoin de nouvelles surfaces disponibles impliquaient sa réhabilitation associée à la construction d’une extension. C’est sous ces conditions qu’à pu s’effectuer une véritable remise à niveau de l’établissement, à la fois en termes de prestations, de sécurité de pratiques, de la vie scolaire ou encore d’une démarche architecturale forte qui visait à conforter son statut public tout en l’affirmant comme un signal dans la ville. Conscients du fait qu’une greffe architecturale, même associée au meilleur projet idéalement restructuré, ne permet pas toujours d’atteindre ce but de façon pleinement satisfaisante, l’intervention a été concentrée, d’une part sur les limites de l’îlot et l’image d’ensemble du bâti en exploitant la demande de construction neuve, et d’autre part sur le traitement des espaces intérieurs en proposant un vrai concept de « pôle » d’accueil, de convivialité et d’échanges au rez-de-chaussée. Soucieux de ne pas interférer avec l’accès principal maintenu au sud et afin de respecter l’intégralité de la cour qui fédère l’ensemble du construit, la plus grande partie du projet vient se caler à l’ouest le long de la rue Pasteur dans une configuration en « L » avec le bâtiment existant, en confirmant l’intériorité protectrice du lieu. La volumétrie générale à R+2 s'installe en respectant l’existant dans sa forme et ses proportions. Son fractionnement sur la rue Pasteur propose des ruptures où s'aménagent de petits patios plantés en clin d’œil aux tâches de verdure qui ponctuent déjà le pourtour des bâtiments existants. Elle permet d’exprimer les différents pôles qu’il abrite, de créer des temps de respirations, d’offrir des apports de lumière naturelle dans les circulations. Il installe le bâti dans un rapport tranquille avec le quartier tandis que la volumétrie plus complexe du préau suggère un vrai dialogue avec l’entrée principale. Celle-ci fait converger la composition de l’entrée du site vers le nouveau pôle d’accueil en jouant du contraste créé avec l’orthogonalité dominante pour mieux dynamiser l’ensemble du plan masse. L’architecture respecte dans ses choix volumétriques et son échelle le bâti existant. Elle confirme l’ordonnancement de base sur la trame orthogonale qui imprime le site, tout en apportant des variations sensibles dans son écriture, (arrondi de l’angle sud, éventail du préau…). Les façades sont hiérarchisées avec des lignes de percements qui s’affinent dans les étages (bandes vitrées filantes à l’est, pare-soleil à l’ouest), et un décalage de toiture qui sert de couronnement en toiture. L’horizontale dominante est contrariée au niveau de l’angle sud par un voile béton armé légèrement percé qui couvre verticalement l’arrondi de la façade pour se retourner ensuite en toiture. Ce traitement fort dynamise l’image de l’îlot le long de la rue Pasteur et signale la façade d’entrée principale au sud. Un ensemble de pare-soleil unifie la façade sur sa longueur. Il contribue avec d’autres éléments à animer la volumétrie générale (bandeaux, escaliers de secours, petits auvents qui protègent les sorties…). La simplicité de l’architecture se prolonge dans ses choix constructifs. Ici, le béton lasuré coulé en place marque de sa présence la structure de l’édifice et son apparence. La construction du bâtiment neuf s’appuie sur un système poteau/poutre qui permet d’aménager des transparences, des ouvertures et préserve une flexibilité maximale pour l’avenir. En regard du programme, le choix de ce matériau devient également une manière d’affirmer l’idée de permanence et de durabilité par une matière solide, vis-à-vis d’un enseignement en constante évolution.