Construction de 23 logements, bureaux et commerces "Arpège" - Tours (37) 2014
La démolition des bâtiments qui « parasitaient » l’édifice historique de l'usine Mame a permis de dégager ce dernier et plus particulièrement la tour de bureaux classée, avec son attique métallique dessinée par Jean Prouvé. Le projet « Arpège » s’installe donc logiquement à l’alignement urbain sur le boulevard Preuilly. Pour préserver les vues du bâtiment existant sur l’extérieur et la ville et inversement installer une véritable invite à y accéder, le projet démarre au droit de la projection du bâtiment existant sur le boulevard, en laissant libre un large espace aménagé en parvis L’idée est ici d’avoir un bâtiment assez fort et dense, à R+4, posé sur un socle commercial très vitré, voire transparent et perméable grâce à des passages sud-nord aménagés dans l’esprit des venelles qui cheminaient autrefois vers la Loire. Si le rez-de-chaussée est entièrement occupé par des activités et/ou du commerce, le reste du volume bâti l’est successivement, par du tertiaire puis des logements, pour confirmer la mixité verticale recherchée. Architecturalement, l’écriture du projet entérine la partition « classique » de l’architecture, (socle, corps de bâtiment, attique). Ce dispositif simple crée un premier lissage du projet qui participe à lui conférer avec les autres de part et d’autre, l’homogénéité globale recherchée sur l’ensemble du site. Il permet ensuite de retrouver, avec le bâti existant, des lignes de concordance en élévation, des rapports de proportions, qui facilitent la lecture urbaine au sein du quartier et avec le futur Pôle des arts. Les élévations sont animées par les baies vitrées qui éclairent les logements et la double peau métallique perforée sur un motif de tapisserie commun à toutes les opérations du site. Celle-ci protège les vitrages des différents plateaux de bureaux, en marquant fortement l'angle sur le grand parvis. Des détails apportent ensuite des petites touches architecturales complémentaires qui confèrent une certaine préciosité au projet, (voiles en retour, tableaux des fenêtres et intérieurs colorés des loggias, joints creux, pare soleil, matriçage du béton, ou encore déclinaison de la sérigraphie « tapisserie » en double peau). L’attique en retrait est fractionné, bardé partiellement de panneaux aluminium à ondes dissymétriques. Il rythme, allège et valorise les vues le long du boulevard, en faisant ici clairement référence au travail de Prouvé sur les sheds des anciens ateliers du site historique classé.