Construction de 47 Logements "ZAC Monconseil" - Tours (37) 2011
Située au nord de Tours à l’entrée dela ZACde Monconseil, cette opération participe, avec celle installée en vis-à-vis, à marquer la porte ouest de ce nouveau quartier. Les habitations s’installent le long des voies qui bordent l’îlot en respectant la logique de densité qui règle la zone : collectifs au nord, intermédiaires à l’est le long de la voie à dominante piétonne, individuels accolés au sud, le long de la voie de desserte en transition avec ceux existants. Les articulations en creux entre les constructions identifient les typologies, renforcent la perméabilité de l’îlot pour favoriser les échanges avec le quartier. La respiration principale rue Daniel Meyer prolonge cette logique. Elle permet de rompre partiellement l’alignement bâti sur cet axe principal, et d’offrir ainsi une vision très cadrée de la diversité typologique de l’îlot. Le couronnement des immeubles participe à cette mise en scène. En attique discontinu à l’ouest, comme une succession de "maisons posées sur le toit", il se double en hauteur à l’est pour rehausser le fond de perspective bâti de la placette depuis l’entrée de la ZAC. L’élément marquant du projet se trouve ainsi renforcé et peut jouer son rôle de signal au sein du nouveau quartier. Au niveau de la rue, le béton matricé des rez de chaussée bordant l’espace libre, se prolonge en arcature filante entre les différents bâtiments pour les relier. Ce dispositif referme ainsi discrètement l’espace en focalisant des vues sur l’intérieur de la parcelle et inversement. Uniformément décliné en socle commun autour de l’îlot, il installe la continuité recherchée entre ses différentes composantes typologiques. Le choix du bambou pour la matrice du béton crée un changement d’échelle entre la voirie et les soubassements bâtis. Il métamorphose la rue en « mail » en projetant une ambiance végétale sur les élévations qui annonce les jardins privatifs intérieurs. Dans les étages, le motif continue d’imprimer les façades enduites, avec des éléments préfabriqués qui étirent latéralement les fenêtres et les loggias des logements, en déclinant une figure dont la répétition instaure unité et identité de l’espace. Ce jeu architectural qui transforme le côté traditionnellement minéral des façades en une peau à l’apparence pour partie végétale, se poursuit à l’inverse au niveau de la placette. Au-delà de l’arcature qui la délimite en reliant les socles des collectifs, celle-ci s’anime de « faisceaux de bambous» qui miment une salle hypostyle à la manière des temples égyptiens. Ici, la forêt pétrifiée de colonnes papyriformes à corolles ouvertes, laisse la place à des colonnes de bambous géants. Installés dans de grands pots circulaires colorés, ils créent ainsi un filtre protecteur avec le cœur d'îlot. Cette progression dans l’intime s’accompagne du passage de l’espace plan et plutôt minéral de la placette, à des cheminements plus naturels en stabilisé. La rectitude de ces derniers s’enrichit d’un modelage du sol qui modifie les perspectives à travers l’îlot. Ici l’objectif est d’installer une trame de paysage, comportant des séquences de parcours, qui apporte des nuances, des échelles intermédiaires, favorisant les échanges et la convivialité.