Construction d'une Résidence de Tourisme "La Rablaisienne II" - Chinon (37) 2013

Cette résidence de tourisme propose 78 logements qui s’intègrent en douceur dans un site paysager de grande qualité et proche du centre historique de Chinon. Adossée au nord contre un mur ancien qui longe la rue d’accès du Pavé neuf, elle est bordée au sud par une vigne s’étirant en contre bas vers la Vienne, et à l’est par l’hospice Saint Michel, véritable repère dans la ville récemment restauré. Elle est dominée par le château qui s’offre en fond de perspective aux différents logements, dans un vis-à-vis sensible ayant motivé les grands principes d’insertion du bâti. Les appartements se calent dans la pente, regroupés en petites unités de faible hauteur (R+1 et R+2+Attique). Celles-ci sont disposées en « lanières » parallèles inscrites sur les courbes de niveau du terrain et s’écartant au cœur pour libérer un vaste espace commun de détente et de convivialité. Ce dernier, organisé autour d’une piscine orientée au sud sur les vignes, préserve ainsi un large cône de vision sur le paysage lointain depuis les habitations situées plus au nord. L’écriture architecturale est sobre avec un socle essentiel qui assure la liaison au site et à sa qualité paysagère. Il est traité en béton matricé, avec un motif qui mime des tiges végétales, qui fait ainsi remonter symboliquement la végétation sur les façades ou les baies des séjours s’ouvrent toutes sur des terrasses ou des balcons. Le premier niveau en débord les met en scène en les projetant en porte à faux dans le paysage, dans un effet de « tiroir » qui allège la composition, la dynamise, en cadrant les vues sur les vignes et le château. Les matériaux associent certains contemporains (béton lasuré ou matricé du socle et des élévations, aluminium des baies, ou encore acier couleur rouille des gardes corps), à d’autres plus traditionnels comme l’enduit taloché ou lissé des façades, décliné dans un ton pierre soutenu caractéristique du site. Associés au bois naturel des claustras séparatifs, ils installent ainsi une vraie convivialité propice au projet. L’ensemble s’inscrit en douceur dans la pente naturelle du terrain, avec parfois des murets en béton brut qui soutiennent les terres, calent les cheminements et les escaliers de liaison, en « rayant » délicatement la parcelle. Les toitures végétalisées achèvent de fondre le projet dans le paysage en réduisant son impact visuel depuis le château en hauteur. Bien que de conception résolument contemporaine, la résidence s’inscrit ainsi dans les grandes règles régissant le patrimoine architectural de cette région en confirmant ainsi sa singularité touristique.