Restructuration et Extension du site François Rabelais - Chinon (37) 2008
Ce site au cœur du superbe massif forestier domanial de Chinon a longtemps accueilli un camp de l’armée américaine auquel était associé un hôpital militaire immense aujourd’hui exploité par le Centre hospitalier du Chinonais. Celui ci, souhaitant remédier progressivement aux dysfonctionnements résultant de l’usure de bâtiments des années 50 a lancé un ambitieux programme global de restructuration et de constructions neuves. Celui ci visant à améliorer les flux extérieurs et à sectoriser les surfaces bâties pour concentrer les différentes fonctions de l’hôpital. Au respect de cet objectif annoncé, les architectes se sont fixé celui de tirer parti de l’existant, de sa morphologie horizontale en nappe, pour faire participer l’élément végétal au projet architectural et ainsi mettre en œuvre une « véritable Cité jardin hospitalière » propice au bien être et à la convivialité de tous.L’axe ouest-est a été conforté comme l’axe majeur de distribution avec un hall facilement accessible depuis les parcs de stationnement qui joue pleinement son rôle d’accueil. Son volume en double hauteur, vaste et lumineux, est animé par une passerelle traversante qui met en évidence les deux niveaux de l’axe central. Le nouveau traitement de la galerie, espace de transition entre la ville et l’univers hospitalier, donne ainsi d’emblée une perception radicalement différente de l’établissement. Elle est doublée par une galerie de distribution logistique au nord en initiant un maillage rectangulaire qui imprime le site et détermine des espaces extérieurs paysagers, fermés, semi-fermés ou ouverts. L’organisation des différentes fonctions de l’hôpital autour de l’épine dorsale n’est plus seulement sur le schéma initial en peigne mais en formes nouvelles organisées en anneaux autour de patios paysagers. Les larges circulations sont éclairées naturellement par des failles latérales et les extrémités vitrées ; des espaces de vie très ouverts tant sur l’extérieur que sur les circulations multiplient les transparences et enrichissent les perspectives.L’enveloppe extérieure des nouveaux bâtiments joue sur l’horizontalité des bandeaux en béton blanc et des éléments architectoniques de protection solaire, claustras et pergolas. L’alternance aléatoire des panneaux de façades pleins en bois bakélisé rouge avec les vitrages sur la hauteur de chaque étage renforce cette horizontalité. Le bambou, cher aux concepteurs, est très présent dans l’architecture du site, planté dans les patios, sérigraphié sur les vitrages en retrait du rez-de-chaussée, ou matricé dans certains panneaux de façade en béton. Dans cet univers où l’échelle du bâti associé au végétal est presque domestique, un seul élément se distingue par son caractère monumental : pour signaler la nouvelle entrée, un auvent très débordant est porté par deux faisceaux de poteaux inclinés comme les troncs des arbres de la forêt alentour.