Mairie - Le Poiré-sur-Vie (85) 2001
Fort de 6000 habitants, le Poiré-sur-Vie, chef-lieu de canton en pleine expansion, lança, en 1998, un concours pour la conception d’une nouvelle mairie. Les seules contraintes fonctionnelles du programme étaient la connexion avec l’ancienne mairie transformée en maison de la communauté de communes et l’utilisation de la salle du conseil en salle des mariages. Le maire demandait explicitement une architecture contemporaine qui tienne compte du contexte villageois et soit un moteur de recomposition urbaine. Grand amateur d’art, il souhaitait des espaces de distribution assez vastes pour y organiser des expositions. La grande place du marché constituait un cœur de ville ingrat que la position l’ancienne mairie en fond de parcelle et son parvis en rampe avaient contribué à dévaloriser. Pour restaurer la continuité urbaine, le bâtiment a été projeté sur le devant de la parcelle, le hall d’entrée au contact de la place pour récréer une relation avec l’église située de l’autre côté. L’équipement s’organise sur deux axes. Un volume principal en longueur sur l’axe de pénétration de la parcelle qu’il divise inégalement. Il offre à l’ouest une façade de représentation très vitrée, le long d’un mail planté qui conduit à la maison de la communauté de communes et ménage à l’est un petit parc de stationnement. Masquant ce parc, la salle du conseil forme à l’est une saillie en trapèze curviligne dont le déhanchement dynamise le plan. Son axe biais crée une relation privilégiée avec le mail. À l’ouest, un volume se projette vers l’extérieur par le fruit inverse de sa façade, l’auvent qui le prolonge et le dessin des baies qui s’ouvrent vers la place. Il abrite au rez-de-chaussée, tous les services en contact avec les administrés et à l’étage les bureaux du maire et du secrétaire général. Vaste et enrichi de plusieurs vides sur deux niveaux, l’espace servant offre de multiples liaisons visuelles et des vues sur le mail. La galerie transparente qui le prolonge sur deux niveaux assure la liaison avec l’ancien bâtiment et l’accès depuis la cour arrière. L’édifice revendique un certain coté contextuel, un subtil équilibre entre l’indispensable marquage institutionnel du bâtiment et une échelle presque domestique. L’entrée se signale sur la place par deux murs habillés de granit gris en opus incertum. Le reste de la maçonnerie extérieure est traité en enduit blanc et les éléments structurels en béton brut lasuré. La structure poteaux/poutres sur une trame régulière autorise une recomposition de l’espace de bureaux et permet d’envisager des réaménagements futurs. Sans citation ni pastiche de l’architecture régionale, la toiture de l’axe principal, à deux pentes en ardoise, identifie le caractère public de l’édifice. À l’intérieur, la présence chaleureuse du bois est importante : en lambris dans la salle du conseil, associé à l’acier laqué pour les deux escaliers et les garde-corps, en châssis vitrés entre le hall et le secrétariat et pour la banque d’accueil. A l’extérieur la qualité de l’ensemble est renforcée par une mise en lumière particulièrement soignée de Pierre Bideau.