Nouvel Hôpital Trousseau - Tours (37)
La bâtiment, horizontal, se décompose de manière tripartite à l’image d’un palais, d’un « château hospitalier », sorte de réponse contemporaine au château de la Branchoire voisin. Au centre, le plateau technique, « le moteur » de l’hôpital et, de part et d’autre, les hospitalisations et la pédiatrie. Les hauteurs multiples des bâtiments diffèrent de la composition classique et donnent une dynamique à l’ensemble. L’entrée principale est située à la jonction entre le plateau technique et les consultations, face au parvis piéton qui est à la mesure du bâtiment, et de son importance métropolitaine. Transition urbaine entre l’avenue de la République et l’hôpital, il organise les flux et les accès, offre le recul nécessaire au bâtiment public. C’est un espace « multimodal », pôle d’échange des transports publics (bus et tramway), automobiles (parking silo et dépose-minutes) et circulations douces (piétons et vélos). Le concept général du projet favorise son évolutivité aisée. Cette mutabilité passe par une souplesse du plan, mais aussi par sa compacité. Elle se caractérise par un maillage rigoureux sur une trame tridimensionnelle générale de 7.50 m par 7.50 m par 4.16 m de haut. Sa composition en plateau stratifiés banalise les points de structure suivant un système classique de poteaux / poutres. Elle accueille toute la diversité des fonctions d’un programme hospitalier, à la fois celle d’un parking, d’une chambres simple (18 m²) ou double (24 m²). Associée à une circulation hospitalière classique, elle absorbe toute une variété de taille de locaux, (4,6,8, 12 18, 24, m² etc.) pour répondre aisément à la diversité du programme. Pour faciliter l’évolutivité du concept, en trois dimensions, une enveloppe unitaire et homogène, à l’instar de la forme qu’elle habille, s’impose : une enveloppe continue, démontable et extensible dont les châssis sont ouvrants ou fixes et interchangeables. Celle-ci peut ainsi conserver son écriture, quelles que soient les modifications spatiales opérées par l’équipement et qui, en aucun cas, ne doit s’interrompre au risque de briser la chaîne qui discipline son évolutivité. Dans une Touraine ou le jardin - et par excellence le jardin à la française - est un symbole fort, Le projet se prête assez bien à l’analogie avec ceux de Villandry dont une partie se compose de trois chambres : la chambre des Enfants, la chambre du Soleil et la chambre des Nuages : le soleil symbolisant le plateau technique, entouré de l’hôpital pour les enfants et de l’hospitalisation, lieu dédié au repos. Le jardin à la française conçu pour être vu du Ciel, ne s’appréhende cependant qu’à hauteur d’homme. Ici, l’idée est de procéder à un basculement du regard, de montrer en élévation ce qui normalement ne peut être vu que d’en haut et, ainsi, de révéler que la rigueur géométrique n’est pas exempte de poésie. Afficher en façade l’image du jardin c’est le révéler à ceux qui ne le voyaient pas en valorisant la richesse de composition dans son ensemble : de l’automobiliste empruntant l’avenue de la République, de l’usager des transports en commun, jusqu’à l’intime de l’hôpital, le patient et le soignant. En affichant ainsi en façade ce qui fait partie de l’imagerie traditionnelle de Tours et de la Touraine, le nouvel hôpital Trousseau affirme fièrement son statut d’équipement public de première importance, porteur d’une identité forte, au rayonnement régional et national.