Reconstruction du Pôle gériatrique Théophraste Renaudot - Loudun (86) 2011

Le Centre hospitalier « Théophraste Renaudot » de Loudun a souhaité mettre en œuvre un grand projet visant à restructurer ses services sanitaires, administratifs et logistiques et à créer un pôle de gériatrie sur le même site de l’hôpital. Des deux premières phases du plan directeur, concernant la Gériatrie, le SSR,  la Médecine et les Consultations externes qui ont fait l’objet de ce projet, seule la première a été réalisée à ce jour. Les extensions s’installent en nappe sur une trame orthogonale initiée par le bâti existant en équerre et la limite parcellaire du boulevard à l’ouest. Elles se calent  dans la pente en se raccordant au pignon du pavillon médical dans un effet "d’enroulement" sur l’existant accentué par l’ossature du futur pôle logistique. Cette configuration installe une réelle cohérence géométrique générale, et  met en synergie le neuf et l’existant dans l’esprit du plan directeur. Les volumes de faible hauteur (R+1 maximum), sont de formes centralisées pour faciliter le fonctionnement, la gestion efficace et rapide des flux et des fluides. Ils profitent de la pente naturelle du terrain pour offrir une image dégressive du bâti vers le bourg dominé par l’habitat individuel. Ils sont aérés, découpés, fractionnés, pour tendre vers un système plus pavillonnaire qui reprend symboliquement la forme et les dimensions du cloître historique pour conserver l’échelle et l’esprit originel du lieu, sans nuire à la fonctionnalité. L’accueil du nouveau pôle s’installe dans la continuité de parcours (entrée rue des Visitandines/ entrée principale actuelle/ parkings). Il est matérialisé par un petit parvis en contre bas, lui même souligné par des emmarchements et une rampe facilitant l’accès au hall calé au niveau du sous sol existant. Au Sud les unités UPAD et UPG s’installent autour d’un jardin thérapeutique sécurisé avec à l’est les 36 lits d’EHPAD qui s’organisent dans le même esprit fonctionnel. A l’étage l’USLD, la  restauration SSR et la kinésithérapie profitent des vues dégagées au dessus de toitures végétalisées. Inspirée de la fonctionnalité intérieure, l’organisation volumétrique propose un geste d’ensemble, fort et évident,  sans perdre l’identité de ses deux composantes (bâti ancien et neuf). D’un point de vue architectural, le parti consiste à laisser le bâtiment se percevoir sur sa périphérie de façon homogène, mais fractionnée pour éviter tout effet de masse ou de monotonie. Très étirée, l’élévation ouest révèle la dualité de la composition générale articulée au centre sur l’existant. Elle installe un front bâtie rythmé et perméable, ou trois niveaux de lecture sont offerts: une strate basse et horizontale en béton matricé, mime le long du rez de chaussée bas une bambouseraie pour s’inscrire en douceur dans les aires engazonnées qui bordent le bâtiment. Au dessus, une silhouette partiellement étagée s’installe dans l’esprit d’un habitat traditionnel. Celle ci est couronnée ensuite par un bandeau filant décollé qui souligne un acrotère surélevé pour sécuriser les terrasses. L’ensemble des façades est traité sur un mode graphique à dominante horizontale avec un ensemble d’éléments qui se greffent sur cette composition pour l’enrichir et faciliter la mémorisation du lieu : Cadres béton débordants qui expriment la stratification horizontale et protègent les baies exposées, socle en béton matricé et calepinage des élévations qui allègent les masses, panneaux de serrurerie perforés qui suggèrent une toiture. L’écriture architecturale ramène ainsi l’édifice à une échelle mieux appropriable par le résident, le patient, le visiteur, ou le praticien.