Service de psychiatrie - Challans (85) 2007
Cette restructuration phasée avec construction neuve, du service de psychiatrie du Centre Hospitalier de Loire Vendée Océan est implantée à l’entrée même du site de l’hôpital. Le projet réalisé est simple : sur le corps de bâtiment principal en R + 1 recomposé sur la structure d’un des pavillons existants, évidé en son centre, se connecte perpendiculairement deux branches neuves à simple rez-de-chaussée. L’une rectangulaire cale le projet à l’Ouest. L’autre, plus sophistiquée, se déroule en arc de cercle en écho du bâtiment principal et récent de l’hôpital. Elle dégage spatialement l’angle nord du terrain et participe ainsi à la nouvelle mise en valeur de la façade d’entrée du bâtiment et du site en général. Cette disposition fonctionnelle claire, conjugue à la fois intériorité et extériorité. Elle propose des espaces extérieurs paysagers fermés, semi-ouverts ou ouverts qui profitent aux différents pôles tout en les structurant. Le service se dote ainsi d’une solution formelle généreuse et globale qui alterne des séquences construites et non construites capables d’intégrer des évolutions futures. Dans cette configuration, le choix de construire les unités d’hospitalisation plutôt en périphérie de parcelle s’est avéré déterminant. Les espaces libérés au centre ont été paysagés et largement plantés d’arbres. Propices à la promenade, au repos, aux rencontres ils installent une véritable convivialité au sein de l'édifice. L’organisation des unités est axée sur la performance des conditions de surveillance et des soins avec le positionnement des pôles soignants des services au centre des autres secteurs de l’unité. Elle n’oublie pas pour autant de valoriser le cadre de vie des malades en offrant les vues les plus intéressantes à l’hébergement, cadrées et particulièrement soignées depuis les chambres, grâce à de grandes baies aux allèges vitrées. La composition générale souple et aérée en unités distinctes est adaptée au projet médical qui se mêle au végétal. Elle concoure à rendre l’édifice accueillant et à trouver un équilibre entre compacité, modularité et convivialité. Le traitement des façades prolonge cette idée générale et joue de l’horizontalité: léger retrait du rez-de-chaussée de la façade d’entrée qui « décolle » l’étage et allège la composition, claustras qui habillent les volumes en protégeant les vitrages. Quelques ruptures (salons, entrées, redents ou encore les percements sur l’étage) permettent de créer des rythmes, des séquences qui dynamisent les élévations. La volonté « d’homogénéisation » architecturale du bâti neuf et ancien, a conduit à hiérarchiser verticalement la volumétrie avec un registre bas (socle), et un registre haut (étage). Le premier fédère l’ancien et les extensions neuves en ancrant le bâtiment dans le sol avec une écriture contemporaine s’appuyant sur le rythme régulier des chambres. Le second, propose une volumétrie parallélépipédique plus compacte, ou les ouvertures se déclinent en vastes fenêtres urbaines horizontales. Celles ci sont elles mêmes animées par des alternances aléatoires de vitrage et de panneaux en bois bakélisé. Le contraste organisé entre socle et étage est amplifié par l’effet de décollement provoqué par un joint creux très marqué. Ce dernier casse ainsi définitivement l’image monobloc des bâtiments préexistants et valorisent d’autant la nouvelle façade d’entrée. Ici l’atmosphère feutrée de cité jardin laisse la place à une écriture plus monumentale qui identifie fortement le nouveau bâtiment au sein de l’hôpital dont il marque l’entrée principale recomposée.